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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/52

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ans après cela, les Jésuites arrivent et réclament le contraire ; ils reconnaissent ouvertement la théorie détestée de la descendance et s’efforcent de la réconcilier avec le dogme de l’Église ! Quelle ironie de l’histoire ! et quelle ironie plus grande encore, si nous comparons impartialement les combats livrés en faveur de la liberté de pensée et de l’idée d’évolution, dans les autres pays civilisés de l’Europe !

En Italie, le lieu d’origine et l’abri encore actuel du papisme, celui-ci rencontre en général, dans les milieux cultivés, le plus profond dédain ; j’ai vécu plusieurs années en Italie et je n’y ai jamais rencontré un Italien cultivé ayant des idées aussi bigotes et aussi bornées que celles qui sont courantes parmi les catholiques allemands, même dans les milieux éclairés, et qui triomphent d’ailleurs en politique avec le centre du Reichstag allemand. C’est un fait caractéristique de l’état intellectuel arriéré des catholiques allemands, que le pape lui-même les regarde comme ses soldats les plus sûrs et les propose comme modèles aux fidèles des autres nations. Ainsi que nous l’enseigne l’histoire tout entière du papisme romain, le grand charlatan qui réside au Vatican est l’ennemi mortel de la libre science et du libre enseignement tel qu’on le pratique dans les Universités allemandes. Le jeune empire allemand devrait considérer comme son devoir le plus sacré d’entretenir cet esprit de réforme et d’élever le niveau de la culture allemande dans l’esprit où Frédéric II avait travaillé à la même tâche. Au lieu de cela, nous sommes obligés de constater avec une profonde anxiété que l’empereur, mal conseillé et induit en erreur par