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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/60

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dissimulerai pas ma conviction, à savoir que pour la théorie de l’évolution, en général, aussi bien que pour la psychologie, l’anthropologie et l’esthétique, ce point de la doctrine est de la plus haute importance.

Mes premiers et timides essais (1866), en vue de rattacher l’homme non seulement aux singes qui lui sont étroitement apparentés, mais aussi en vue de retracer la longue série de ses ancêtres vertébrés, plus éloignés et inférieurs — m’avaient fort peu satisfait ; j’avais, en particulier, dans ma « Morphologie générale », laissé pendante la question très intéressante de savoir à quels animaux invertébrés la famille des vertébrés se rattache à l’origine. Un peu plus tard seulement, le problème s’éclaira d’une lumière inattendue, grâce aux découvertes surprenantes de Kowalevsky, qui révélaient, sur tous les points essentiels, l’identité du développement embryologique chez le dernier des vertébrés (l’amphioxus), et chez un tunicier inférieur (l’ascidie). D’autre part, grâce à de nombreuses découvertes faites au cours des années suivantes sur la formation des feuillets germinatifs chez les animaux les plus divers, notre horizon embryologique s’élargit de telle sorte qu’en 1872, dans ma monographie des éponges calcaires, je pus démontrer la complète homologie, chez tous les métazoaires, du gobelet germinatif à deux feuillets, la gastrula ; j’en conclus, d’après la loi fondamentale biogénétique, à une origine commune de tous les métazoaires qu’il conviendrait de placer dans une forme primitive analogue à la gastrula, la gastrea. Bien plus tard seulement (1895), les observations de Monticelli démontrèrent, que cette forme primitive hypothétiquement,