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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/59

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discute tout d’abord, en trois conférences convaincantes, les trois grands « arguments » qui sont autant de données empiriques sur ce « problème important entre tous les problèmes » : 1o l’histoire naturelle des singes anthropoïdes ; 2o les relations anatomiques et embryologiques qui unissent l’homme aux animaux immédiatement inférieurs et ; 3o les restes humains fossiles, récemment découverts. J’ai fait à mon tour (1866) dans ma « Morphologie générale », la première tentative d’ensemble pour établir, sur des recherches anatomiques et ontogénétiques, les principes de la théorie de la descendance, et pour déterminer, dans le système naturel phylogénétique des vertébrés, les étapes principales que durent parcourir les premiers ancêtres vertébrés de l’homme. L’anthropologie n’est, par suite, qu’une partie de la biologie. Ces premiers essais phylogénétiques ont été développés ensuite dans mon Histoire de la création naturelle et ils ont subi, dans les éditions ultérieures, de nombreuses corrections (1re édit. 1868, 10e édit. 1902).

Dans l’intervalle, le grand maître, Darwin, s’était décidé à traiter, lui aussi, ce problème capital de sa théorie dans un ouvrage spécial : en 1871 parurent les deux volumes si intéressants sur La descendance de l’homme et la sélection sexuelle ; l’auteur y montrait, en particulier, le rôle de la sélection sexuelle, l’influence directrice de l’amour sexuel et des qualités morales supérieures qui s’y rattachent, ainsi que l’importance de ces facteurs dans la détermination de l’individu à naître. Et comme cette partie de l’œuvre de Darwin a été plus tard attaquée avec une violence particulière, je ne