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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/66

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qu’il fit ici même, à l’association des Artisans, sur « Le crâne de l’homme et celui du singe. »

C’est à partir de l’année 1877, seulement, que l’attitude de Virchow vis-à-vis du darwinisme devint tout autre et nettement hostile. Au Congrès des naturalistes, qui se tint à cette époque à Munich, j’avais accepté, sur les instances pressantes de mes amis de là-bas, de faire la première conférence (le 18 septembre) sur : « La théorie actuelle de l’évolution dans ses rapports avec l’ensemble de la science ». J’avais développé, pour l’essentiel, les mêmes aperçus généraux que j’ai repris ensuite dans mes ouvrages sur le Monisme, les Énigmes de l’Univers et les Merveilles de la vie. Dans la capitale ultramontaine de la Bavière, en face d’une grande Université qui se qualifie elle même avec insistance de catholique, une telle profession de foi moniste était chose très risquée. L’impression profonde qu’elle produisit éclata, en effet dans les vives manifestations approbatives, d’une part, réprobatives, de l’autre, qui se produisirent tant au sein de la réunion que dans la presse. Je partis dès le lendemain pour l’Italie (ainsi que j’avais résolu depuis longtemps de le faire). Virchow n’arriva que deux jours après à Munich et là, sur les instances pressantes de personnages haut placés et influents, il fit le 22 septembre sa célèbre réplique sur « La liberté de la Science dans l’État moderne ». La tendance de ce discours était de restreindre la liberté en question ; la théorie de la descendance était une hypothèse non vérifiée, on n’avait pas le droit de l’enseigner à l’école car elle était dangereuse pour l’État ; « nous n’avons pas le droit d’enseigner que l’homme descend du