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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/73

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Si importants que soient ces arguments tirés de l’embryologie comparée, il n’en faut pas moins poursuivre pendant des années des études approfondies dans le domaine lointain et difficile de l’embryologie, pour se convaincre de leur signification phylogénétique ; les embryologistes ne sont d’ailleurs pas rares, (en particulier parmi ceux qu’a formés l’école moderne d’embryologie expérimentale), qui n’y parviennent jamais. Il en va tout autrement si nous empruntons à un domaine plus éloigné, la paléontologie, ses preuves palpables. Les merveilleux fossiles, les restes pétrifiés et les empreintes d’animaux et de plantes disparus, nous livrent immédiatement les documents historiques qui nous renseignent sur l’apparition et la disparition successives des divers groupes de formes et d’espèces. La géologie a enregistré d’une façon certaine la série successive des sédiments qui ont été déposés l’un après l’autre par le limon solidifié formé au fond des eaux ; l’épaisseur ou la résistance de leurs couches permet à la science de déduire des conséquences relatives à leur âge et à l’ancienneté relative de leur apparition. La durée de temps inouïe qu’il a fallu à la vie organique pour se développer sur notre terre comprend plusieurs millions d’années, ce nombre d’années est évalué d’une façon très variable, tantôt à cent millions à peine, tantôt à plusieurs centaines de millions d’années. Contentons-nous d’adopter le nombre minimum de cent millions d’années ; celles-ci se répartissent entre les cinq grandes périodes principales de l’histoire organique de la terre de telle sorte que la période archozoïque, la plus ancienne, représente la plus grande moitié de cette