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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/72

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éclatants que le premier individu qui examine impartialement et attentivement une collection ostéologique, peut se convaincre immédiatement de l’unité morphologique de la famille des vertébrés. Il est plus difficile de comprendre et moins aisé d’aborder les témoignages phylogénétiques, non moins importants cependant, de l’ontogénie comparée, ou embryologie ; ils ont été découverts beaucoup plus tard et leur valeur inappréciable n’est reconnue que depuis quarante ans, grâce à la loi fondamentale biogénétique. Ils nous apprennent que, sans doute, comme tous les autres animaux, chaque vertébré se développe en partant d’une simple cellule œuf, mais que la marche de cette évolution se distingue par des caractères propres et des formes germinatives spéciales, qui font défaut chez les invertébrés. Nous remarquons, en particulier, la chordula ou larve de chorda, forme germinative très simple ressemblant à un ver, sans membres, encore dépourvue de tête et d’organes sensoriels supérieurs ; le corps ne consiste qu’en six organes primitifs, absolument simples. Ceux-ci donnent naissance, suivant un développement très régulier, aux centaines d’os, de muscles et autres organes que nous distinguons par la suite chez le vertébré adulte. Le processus remarquable et très compliqué de cette formation embryonnaire est essentiellement le même chez l’homme et chez le singe, aussi bien que chez les amphibies et les poissons ; nous avons ici, conformément à la loi biogénétique, un nouveau et important témoignage de l’origine commune de tous les vertébrés, origine qui doit être cherchée dans une forme primitive commune, la chordea.