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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/115

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et parlait avec une agréable facilité le chinois et le coréen. La reine s’éprit de cette servante en apparence innocente, naïve, digne d’affection. Suivant l’excellent exemple de son illustre épouse, Sa Majesté scella d’un royal sourire le rapt de la vertu. La reine s’inquiéta. Le soupçon, confirmé par les apparences, se changea en certitude et Lady Om dut s’enfuir du palais pour échapper à la colère et à la jalousie de son ancienne maîtresse. Le troisième enfant de Lady Om naquit en dehors de la capitale, dans un lieu de refuge où la Griselle errante avait établi son séjour. En, attendant, Lady Om évitait la maison maternelle établie dans les environs du palais. À la mort de son troisième enfant, elle eut recours à la protection d’un autre haut fonctionnaire. Elle vint demeurer avec lui en sûreté, dans la paix et le bonheur, et en raison de son étrange faculté d’offrir à chacun de ses admirateurs les preuves de son innocence, on fit sur elle des chansons obscènes. Depuis qu’elle a reconquis la faveur impériale, on a interdit ces vers et on ne peut les réciter sous peine de castration.

Il semblait, qu’après cela Lady Om se fût rangée, mais les événements de 1895, aboutissant au meurtre abominable de la reine, la conduisirent à renouer connaissance avec le malheureux empereur. Elle redevint une servante du palais et aussitôt elle parvint habilement à se faire remarquer de l’empereur. Elle faisait montre d’une douce sympathie envers Sa Majesté ; sa pitié, sa tendresse, son attitude suppliante d’innocence outragée le captivèrent presque immédiatement. Elle s éleva au rang de concubine impériale ; l’argent lui vint à flots et elle commença dès lors à exercer sur l’empereur une influence qui n’a plus jamais cessé. Elle devint une puissance à la cour et de nouveau elle fut mère. Son influence