Aller au contenu

Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seiller financier de l’empereur, il a réussi à réaliser une œuvre inestimable pour le pays.

Un homme peut être jugé d’après le caractère de ceux qui l’entourent, et quand, fatigué des petitesses et des chicanes qui prévalent à Séoul, on se tourne vers le service que M. McLeavy Brown administre, on trouve ses collègues animés par un tranquille enthousiasme, un esprit de généreux dévouement, et de fidélité à ses principes et à sa politique. Malheureusement ceux qui le soutiennent ne sont pas dans la capitale, et il ne peut tirer aucun encouragement de leur sympathie. Leur sphère d’activité se borne aux ports à traité, mais il lui suffit de demeurer à Séoul pour combattre sans trêve, en un farouche et stoïque silence, les stupides extravagances de la cour et la honteuse corruption des fonctionnaires. Tant qu’il persévérera dans l’accomplissement de son devoir, on ne cessera, de tous côtés, de lui mettre des bâtons dans les roues. L’opposition même qu’il rencontre témoigne puissamment, toutefois, en faveur de l’œuvre de valeur exceptionnelle qu’il a déjà accomplie, en face de tous les obstacles au progrès méthodique et à la réforme, que l’astuce et la ruse de l’administration peuvent inventer.

L’hostilité qui règne contre M. McLeavy Brown cause aux étrangers qui arrivent à Séoul pour la première fois un sentiment d’étonnement profond et d’épouvante, mais lorsque ce premier sentiment d’étrangeté s’est effacé et qu’on arrive à embrasser la variété complexe et particulière du peuple qui se trouve réuni dans la capitale du Royaume Ermite, les causes qui ont engendré une telle opinion apparaissent très clairement. En dehors des légations, il y a peu d’étrangers, en comprenant même la très riche variété de missionnaires américains, qui ne