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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/352

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un certain point, où la rivière est tout à coup resserrée entre des falaises qui se font face de chaque côté, l’énorme volume d’eau qui se déverse, se transforme en une chute impétueuse et tourbillonnante, qui aboutit, à travers l’étranglement où le flot se tord et écume, à un nouvel espace large. Le point de rencontre de la mer et du courant est indiqué par une ligne d’eau clapoteuse, ni calme ni houleuse. L’eau fait toujours des bouillons et se brise, à cet endroit, d’une manière qui symbolise poétiquement les esprits de l’onde jamais en repos. On peut se rendre à Séoul par le Han. Lorsque le chemin de fer n’existait pas, on avait à choisir, pour se rendre à la capitale, entre une nuit passée à terre sur l’un des nombreux bancs de sable mouvants de la rivière, et les risques d’un long voyage par terre avec des poneys de bât et la perspective d’un bain de sable dans le Petit Sahara. Beaucoup préféraient la voie de terre à cette sorte de voyage « par terre et par eau », auquel se réduisait, en ce temps-là, le voyage par jonque ou par chaloupe à vapeur, de nombreux bancs de sable forçant à tout instant les gens à marcher dans l’eau. Aujourd’hui, c’est le cheval de fer qui commande la route.