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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/40

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cartographes d’alors. Dans les vieilles cartes du pays, la terre ferme comprenait des groupes d’îles, car la plus médiocre connaissance de la configuration physique de leurs côtes régnait parmi les Coréens. À une date tout à fait récente, le gouvernement coréen a toutefois reconnu ce fait, et au commencement de l’année 1903 il a demandé au gouvernement japonais de lever le plan complet du Royaume Ermite. Ce travail est maintenant en cours d’exécution, et le tracé des côtes est déjà achevé.

La côte de Corée est remarquable par le nombre de ports spacieux qu’elle offre. À l’ouest et au sud, des vestiges de la période volcanique, que le pays a en partie traversée, se montrent à la fréquence des groupes d’iles. Rien que d’un pic situé sur l’une des petites îles en face de la côte sud-ouest, on peut compter jusqu’à cent trente-cinq îlots, s’étendant au nord et au sud, et servant de rendez-vous aux oiseaux de mer ; îlots désolés et presque inhabités. Nombre d’îles parmi les plus importantes sont cultivées et fournissent un abri et un solitaire séjour à de petits groupes de pêcheurs.

La navigation dans ces parages est particulièrement dangereuse. Beaucoup de ces îles sont submergées par les grandes marées, et la violence de la mer fait qu’on ne peut reconnaître la direction des chenaux. En l’absence de cartes marines et terrestres, ces rivages bordés d’îles ont été le théâtre de nombreux naufrages ; les navires hollandais, américains, français et anglais se suivant dans une lugubre et silencieuse procession vers un but commun : la captivité à terre ou la mort dans les flots.

Certains de ces infortunés marins ont survécu à leurs épreuves, laissant, à la façon de Hendrik Hamel, le subrécargue de la frégate hollandaise Sparwehr, qui