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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/211

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cesserez-vous de remettre d’un jour à l’autre pour aller au-devant du convoi ? »

Le convoi arriva le 7 avril sur les rives du Cauveri. Lawrence et Clive n’étaient pas sans inquiétude. Ils s’attendaient à tout moment à voir paraître l’armée de Law, à l’avoir tout entière sur les bras, quand ils tombèrent inopinément sous le canon du petit fort de Coilady, situé à l’extrémité est de l’île Sheringam. Les boulets enlevèrent une vingtaine d’Anglais ; il y eut un désordre affreux, et si la garnison de la forteresse, composée de deux cents Français et de trois cents indigènes, avait tenté une sortie, ou si Law se fût montré en ce moment, c’en était fait des Anglais ; mais le commandant de Coilady resta immobile comme son chef. Lawrence put reprendre sa marche vers Trichinapaly. Il était loin de se considérer comme sauvé ; il pouvait même éprouver un désastre. N’était-il pas entre les troupes de Coilady et l’armée de Law ? Si celui-ci combinait ses mouvements d’une façon rationnelle, il pouvait attaquer le convoi en tête et en queue ; mais il rappela le détachement de Coilady et chercha à barrer la route de Trichinapaly ; il s’aperçut alors de la faute qu’il avait commise en ne marchant pas au-devant de l’ennemi. Il ne put, en effet, ranger son armée à cheval sur la ligne suivie par les Anglais, car c’était s’exposer à être pris à revers par l’assiégé. Il fut « forcé de se placer de manière à ne pouvoir être attaqué que de front par ses deux antagonistes ».

Cependant Lawrence, dont l’intérêt était de refuser le combat tant qu’il pourrait, avait quitté la route directe et incliné vers le sud pour contourner dans une