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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/294

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dikan avait obligé Mousafer-Singue, le successeur du Nizam, à nommer un autre légat pour administrer la province ; qu’en toute liberté il avait fait son choix et désigné Dupleix ; qu’à l’appui de leurs prétentions, ils pouvaient fournir les titres les plus authentiques. Aussitôt ils étalèrent sur la table les paravanas octroyés par Mousafer-Singue, Salabet-Singue et l’empereur de Delhy.

Les Anglais n’avaient aucun parchemin à opposer à ceux qu’on leur montrait. Ils répondirent que Méhémet-Ali avait reçu sa nomination de Naser-Singue et de Gazendi-Kan, mais que les lettres patentes étaient à Trichinapaly. Lavaur repartit que ces deux personnages, ayant été dénoncés comme rebelles par le Grand Mogol lui-même, n’avaient jamais eu le droit de donner l’investiture d’aucune région à qui que ce fût. Vansittart et Palk, les deux commissaires britanniques, s’écrièrent alors que toutes les pièces étalées devant eux étaient fausses, comme les paravanas de l’empereur. On se sépara sans rien conclure.

Au fond, tout cela avait été une comédie artistement composée par Dupleix, très-bien jouée par ses diplomates. La lettre qu’il écrivait à Bussy pour l’informer de la rupture des conférences ne peut laisser aucun doute à cet égard :

« Il semble que le gouvernement anglais n’ait souhaité cette assemblée que pour nous faire chanter pouille par ses députés, qui étaient un ministre et un enfant sans nom et sans emploi. Nos messieurs ont tout souffert et n’ont riposté que par des écrits extrêmement modérés et tels que le P. Lavaur est