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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/295

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capable d’en faire. La difficulté d’y répondre et le dessein où l’on était de nous faire porter le joug tout entier, auquel nous ne voulions nous prêter que par un partage convenable, firent tout rompre. N’ayant pu réussir, ces députés décampèrent un beau matin, et les nôtres, après être restés encore deux jours de plus, sont aussi revenus. Tout ce que nous avons présenté, firmans, paravanas et autres pièces, tout avait été forgé par nous ; mais on n’a pas daigné nous en exhiber aucune ni fausse ni vraie, et l’on se contentait de nous dire qu’on voulait que nous en passions par ce qu’ils nous disaient, sans autre formalité de leur part. »

Pendant ces pourparlers, Dupleix n’avait pas perdu son temps. Il avait secrètement organisé et armé de nouvelles compagnies et les avait envoyées à marches forcées au secours de Mainville. Ces renforts permirent à celui-ci de sortir de Sheringam, où il avait cherché un refuge après son désastre, et de reprendre l’offensive.

Trichinapaly souffrait toujours de la famine, car les Mahrattes coupaient toutes les routes. Les Anglais étaient dans l’obligation de ravitailler fréquemment la place. Dupleix apprit, pendant les conférences de Sadras, la formation et le départ d’un convoi pour Trichinapaly. Il prévint donc Mainville et lui donna l’ordre de le disperser et de le détruire. Mainville envoya alors Morari-Rao, avec tous ses Mahrattes, s’embusquer dans la djungle qui bordait le chemin suivi par les Anglais. Lui-même, avec ses grenadiers, se posta à quelque distance en arrière, à l’entrée d’un village appelé Coutapara. Morari-Rao, voyant les