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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/18

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du fils de Maryllas, qui, frappé au sternum en jouant à la palestre, eut un abcès, puis une nécrose de l’os sternal. Personne n’osait lui enlever l’os nécrosé : Galien, très habile en anatomie, comme il l’avoue sans détour, fit cette opération, et l’enfant guérit[1]. À chacun des orifices du cœur sont adaptées des membranes (valvules). À l’orifice de la veine artérieuse se trouvent trois membranes inclinées de dedans en dehors, et appelées sigmoïdes. À l’orifice de la grande artère (aorte) se trouvent trois membranes analogues. De même, de chaque côté du cœur, entre le ventricule et l’oreillette il y a aussi des membranes.

Ces membranes sont grandes et fortes : à leurs extrémités sont attachés des ligaments solides (colonnes charnues du cœur). Quand le cœur se dilate, chacun de ces ligaments tendu par l’écartement du viscère attire à lui et renverse pour ainsi dire la valvule sur la paroi cardiaque[2]. Les membranes étant ainsi repliées, les orifices des vaisseaux s’ouvrent, et le cœur attire facilement, par une large voie, les matières contenues dans les vaisseaux (veines caves et veines pulmonaires)[3]. Cette faculté

  1. De anatomicis administrat., l. VII, § 12 et suiv. Éd. de Kühn, t. II, p. 631 et suiv. Par une coïncidence assez étrange, Harvey a vu un cas tout semblable.
  2. On n’est pas d’accord sur le rôle des piliers charnus du cœur dans la systole, et les opinions sont tout à fait divergentes. (Voyez la note 2.) Leur rôle dans la diastole est bien décrit par Galien.
  3. Loc. cit., p. 432.