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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/19

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d’attraction du cœur sert aussi à fermer l’orifice de la veine artérieuse et de l’artère aorte[1].

Il y a une artère qui amène du poumon l’air dans le cœur (veine pulmonaire) et le rôle de cette artère est de rafraîchir le sang en lui envoyant sans cesse de l’air. Par suite de la communication qui existe entre les deux ventricules, par la cloison perforée, tout le sang est ainsi rafraîchi par l’air. C’est donc une erreur de penser avec Érasistrate que le cœur attire l’air par l’aorte : en effet, d’une part, les valvules sigmoïdes s’y opposent, et, d’autre part, la pénétration de l’air dans le corps se fait par le poumon[2]. Nous voyons en effet que, lorsque la température s’accroît, comme dans les fièvres chaudes, la respiration est plus accélérée, ce qui tient évidemment à ce qu’il est nécessaire de rafraîchir le sang[3]. Les animaux sont comme les flammes, et, ayant besoin d’air frais et non corrompu, meurent dans un air chaud et corrompu : comme les flammes, ils meurent lorsqu’il y a absence d’air[4].

Cependant les mouvements du cœur ne dépendent pas des mouvements respiratoires. On peut le démontrer en faisant une expérience sur soi-même. Il suffit de respirer rapidement plusieurs fois de suite, de manière à pouvoir rester quelque temps

  1. Loc. cit., p. 437. Trad. Daremberg.
  2. De utilitate respirationis. Éd. Kühn, t. IV, p. 476.
  3. Ibid., p. 484.
  4. Lavoisier a le premier montré que cette comparaison entre un animal vivant et une flamme était rigoureusement exacte.