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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/98

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Et je ne vois pas comment il pourrait nier que la grande artère soit le vaisseau qui transporte le sang, qui a acquis toute sa perfection, du cœur dans le corps tout entier ; et s’il hésitait, comme l’ont fait jusqu’à ce jour ses successeurs, c’est qu’ignorant les rapports intimes du cœur et du poumon, on n’avait pas pu discerner les voies par où le sang passe des veines dans les artères.

Cette question ne trouble pas médiocrement les anatomistes, qui dans leurs dissections trouvent l’artère veineuse et le ventricule gauche remplis d’un sang épais, noir et en caillots ; et ils ont été forcés d’affirmer que le sang passe du ventricule droit dans le ventricule gauche, à travers la cloison du cœur. Mais j’ai déjà repoussé cette idée. La voie est toute prête, elle est largement ouverte. Une fois qu’on l’a trouvée, il n’y a plus de difficulté ; personne n’est plus arrêté, et on peut reconnaître la vérité de ce que j’ai dit sur l’impulsion du cœur et des artères, le passage du sang des veines dans les artères et la distribution du sang dans tout le corps par les artères.