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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/107

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DE L’HOMME,

D. Qui donne alors le droit de les violer ?

R. L’intérêt général, qui ne reconnoît qu’une loi unique et inviolable :

Salus populi suprema lex esto.

D. Toutes les lois doivent-elles se taire devant celle-ci ?

R. Oui. Que des Turcs armés marchent à Vienne ; le législateur, pour les affamer, peut violer un moment le droit de propriété, faucher la récolte de ses compatriotes, et brûler leurs greniers, s’ils sont près de l’ennemi.

D. Les lois sont-elles si sacrées qu’on ne puisse jamais les réformer ?

R. On le doit lorsqu’elles sont contraires au bonheur du plus grand nombre.

D. Mais toute proposition de réforme n’est-elle pas souvent regardée