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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/108

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SECTION X, CHAP. VII.

dans un citoyen comme une témérité punissable.

R. J’en conviens. Cependant, si l’homme doit la vérité à l’homme, si la connoissance de la vérité est toujours utile, si tout intéressé a droit de proposer ce qu’il croit être avantageux à sa compagnie, tout citoyen, par la même raison, a le droit de proposer à sa nation ce qu’il croit pouvoir contribuer à la félicité générale.

D. Pourquoi donc est-il des pays où l’on proscrit la liberté de la presse, et jusqu’à celle de penser ?

R. C’est qu’on imagine pouvoir plus facilement voler l’aveugle que le clair-voyant, et duper un peuple idiot qu’un peuple éclairé. Dans toute grande nation il est toujours des intéressés à la misere publique. Ceux-là seuls nient aux citoyens le droit d’avertir leurs compatriotes des malheurs auxquels