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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/50

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NOTES DE LA SECTION IX.

s’ils eussent voulu l’accepter. Une telle action mérite sans doute de grands éloges. Elle a frappé l’univers d’admiration. Mais est-elle aussi surnaturelle qu’on l’imagine ? Ne sent-on pas qu’en brisant les fers des Romains Trajan conservoit la plus grande autorité sur un peuple affranchi par sa générosité ; qu’il eût alors tenu de l’amour et de la reconnoissance presque tout le pouvoir qu’il devoit à la force de ses armées ?

(10) Il n’est qu’une chose vraiment contraire à toute espece de constitution ; c’est le malheur des peuples.

(11) Dans les pays despotiques, si le militaire est intérieurement haï et méprisé, c’est que le peuple ne voit dans les beys et les pachas que ses geoliers et ses bourreaux. Si, dans les républiques grecques et romaine, le soldat, au contraire, étoit aimé et respecté, c’est qu’armé contre l’ennemi commun il n’eût point marché contre ses compatriotes.

(12) Suffit-il qu’un sultan commande