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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/51

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DE L’HOMME.

en vertu d’une loi pour rendre son autorité légitime ? Non. Un usurpateur, par une loi expresse, peut se déclarer souverain ; dira-t-on vingt ans après que son usurpation est légitime ? une telle opinion est absurde. Nulle société, lors de son établissement, n’a remis ni pu remettre aux mains d’un homme le pouvoir de disposer à son gré des biens, de la vie et de la liberté des citoyens.

Tout peuple gémissant sous le joug du pouvoir arbitraire a droit de le secouer. Les lois sacrées sont les lois conformes à l’intérêt public. Toute loi contraire n’est pas une loi, c’est un abus légal.

(13) Un despote n’a pas reçu de la nature les forces nécessaires pour soumettre lui seul une nation. Il ne l’asservit qu’à l’aide de ses janissaires, de ses soldats, et de son armée. Déplaît-il à cette armée ? il est sans force, le sceptre échappe de ses mains, il est condamné par ses complices. On ne le juge point, on le tue. Il en est autrement d’un prince qui regne