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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/61

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DE L’HOMME.

(21) L’église, toujours occupée de sa grandeur, réduisit toutes les vertus chrétiennes à l’abstinence, à l’humilité, à l’aveugle soumission. Elle ne prêcha jamais l’amour de la patrie ni de l’humanité.

(22) Si l’église défendit quelquefois aux laïques le meurtre du prince, elle se le permit toujours. Il est vrai, disent les théologiens, que les papes ont déposé les souverains, prêché contre eux des croisades, béatifié des Cléments ; mais ces légèretés sont des fautes du pontife, et non de l’église. Quant au silence coupable gardé à ce sujet par les évêques, il fut, ajoutent-ils, l’effet de leur politesse pour le saint-siege, et non d’une approbation donnée à sa conduite.

(23) L’inquisition n’est pas reçue en France. Cependant, dira l’église, on y emprisonne à ma sollicitation le janséniste, le calviniste, et le déiste ; on y reconnoît donc tacitement le droit que j’ai de persécuter. Or, ce droit que le prince