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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/93

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DE L’HOMME,

la magie du dessin, de la composition, du coloris, etc. ; l’on excite enfin son émulation par le récit des honneurs rendus aux peintres célebres. C’est tout ce qu’une excellente éducation peut en faveur d’un jeune peintre. C’est au desir plus ou moins vif de s’illustrer qu’il doit ensuite ses progrès. Or, le hasard influe beaucoup sur la force de ce desir. Une louange donnée au moment que l’éleve crayonne un trait hardi suffit quelquefois pour éveiller en lui l’amour de la gloire, et le douer de cette opiniâtreté d’attention qui produit les grands talents.

Point d’homme qui ne soit sensible au plaisir physique. Tous peuvent donc aimer la gloire, du moins dans les pays où cette gloire est représentative de quelque plaisir réel. Mais la force plus ou moins grande de cette passion