Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sible. Il me semble que dans tous les systêmes Dieu peut avoir accordé à l’homme la faculté de choisir quelquefois entre des idées, de quelque nature que soient ces idées. Je vous avouerai enfin qu’après avoir erré bien long-temps dans ce labyrinthe, après avoir cassé mille fois mon fil, j’en suis revenu à dire que le bien de la société exige que l’homme se croie libre. Nous nous conduisons tous suivant ce principe ; et il me paroîtroit un peu étrange d’admettre dans la pratique ce que nous rejetterions dans la spéculation. Je commence, mon cher ami, à faire plus de cas du bonheur de la vie que d’une vérité ; et si malheureusement le fatalisme étoit vrai, je ne voudrois pas d’une vérité si cruelle. Pourquoi l’Être souverain, qui m’a donné un entendement qui ne peut se comprendre, ne m’aura-t-il