Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il peint l’abyme obscur, berceau des éléments,
Le feu, secret auteur de tous leurs mouvements.
Le grand Dieu, dísoit-il, sur son aile rapide,
Fendoit avant les temps la vaste mer du vuide :
Une fleur y flottoit de toute éternité ;
Dieu l’apperçoit, en fait une divinité ;
Elle a pour nom Brama, la bonté pour essence ;
Ce superbe univers est fils de sa puissance ;
Par lui le mouvement, succédant au repos,
Du pavillon des cieux a couronné les eaux.
Du sédiment des mers le Dieu pêtrit la terre ;
Les nuages épais, ces foyers du tonnerre,
Sont par le choc des vents enflammés dans les airs.
Le brûlant équateur ceint le vaste univers.
Brama du premier jour ouvre enfin la barriere ;
Les soleils allumés commencent leur carriere,
Donnent aux vastes cieux leur forme et leurs couleurs,
Aux forêts leur verdure, aux campagnes leurs fleurs.
Ami du merveilleux, foible, ignorant, crédule,
Le mage crut long-temps ce conte ridicule ;
Et Zoroastre ainsi, par l’orgueil inspiré,
Egara tout un peuple, après s’être égaré.
Ce fut en ce moment que le dieu du Systême
Sur son front orgueilleux ceignit le diadême.