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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/66

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On se sentoit forcé d’y diriger sa course.
Du penchant d’un rocher jaillissoit une source
Dont les eaux, serpentant à travers mille fleurs,
De l’astre des saisons tempéroient les ardeurs.
Les airs sont parfumés par d’odorantes herbes.
là s’élèvent dans l’air des platanes superbes,
Dont les troncs, éclairés des premiers traits du jour,
Servent de péristyle au temple de l’Amour.
Du milieu d’un bassin des ondes bouillonnantes
Jaillissoient, retomboient en nappes transparentes ;
Leur cours se partageoit en différents canaux ;
L’Aurore à son réveil en nuançoit les flots ;
Ces flots, par cent détours roulant vers la campagne,
D’une zône argentée entouroient la montagne.
Plus loin montoit dans l’air le temple de l’Amour.
C’est la que ces époux se rendoient chaque jour.
Ils alloient, invoquant le dieu de la lumiere,
À ses sacrés autels adresser leur priere.
Un cri s’est fait ouïr du sein des antres creux ;
Des signes effrayants ont paru dans les cieux ;
Des gouffres du Ténare une vapeur obscure,
Dans les airs répandue, a voilé la nature ;
La montagne s’agite, et la terre frémit.
C’étoit l’instant fatal, par le Destin prédit,