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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/68

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Qui répandent par-tout la crainte et les alarmes ;
Et sa vue aux dieux bons arrache quelques larmes.
Cieux, éléments, dit-il, et vous orbes brûlants
Qui fécondez la terre et mesurez les ans,
Ariman est vainqueur ; adorez votre maître.
Que l’univers enfin apprenne à me connoître.
Le sceptre d’Oromaze a passé dans ma main.
Terre, aujourd’hui reçois ton nouveau souverain.
Vous, monts que les forêts couronnent de verdure,
Grottes que rafraîchit une onde vive et pure,
Bocages toujours verds qu’éclaire un demi-jour,
Temples par le Plaisir consacrés a l’Amour,
Jardin délicieux, Éden que l’on renomme,
Ornement de la terre et délices de l’homme,
Disparoissez : les maux, les pleurs de l’univers,
Vont me venger du dieu dont j’ai porté les fers.
Mortels, c’est aujourd’hui que mon regne commence
Foudres, que vos éclats annoncent ma presence :
Cieux, soyez attentifs à mes commandements :
Vous mugissantes mers, et vous feux dévorants,
Tour-à-tour submergez et consumez la terre.
Eléments, entre vous je viens semer la guerre.
Je te commande, ô Mort, de décocher tes traits.
Que tout soit confondu. Je veux que désormais