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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/71

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Et dont le front altier ne présente à la vue
Que des rochers de glace élancés dans la nue,
On a vu s’élever, avec un bruit affreux,
Des tourbillons de cendre et des torrents de feux.
De l’aride équateur jusques au pole arctique
La flamme avec fureur s’étend, se communique.
Le terrain soulevé se rompt avec effort.
L’Atlas brûle au midi ; l’Hécla s’allume au nord,
Et ses feux, réfléchis au loin sur le rivage,
Versent un jour affreux sur ce climat sauvage.
Les rocs avec fracas roulant dans les vallons
Font mugir les échos et frissonner les monts.
Ce bruit affreux se mêle aux éclats du tonnerre ;
Il gronde dans les cieux, il roule sur la terre.
Jusqu’en ses fondements le monde est ébranlé ;
Des crêpes de la nuit le soleil s’est voilé ;
Les vents sont déchaînés ; les vagues sont émues ;
Les flots amoncelés s’élèvent jusqu’aux nues :
La terre à tous les yeux offre une mer sans ports ;
Le féroce océan a surmonté ses bords ;
Il bouillonne, frémit, sort des grottes profonde :
Où jadis Orumaze a renferme ses ondes,
Et ses eaux se mêlant avec les eaux des cieux,
Tout est détruit, tout meurt. En vain le malheureux