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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/72

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Cherche encore un asyle, en sa fuite incertaine,
Sur le sommet du mont, sur la cime du chêne ;
L’océan l’y poursuit : la mort, avec les flots,
Monte, approche ; il expire englouti sous les eaux.
La mer est cependant en son lit rappelée ;
Le tonnerre se tait, l’onde s’est écoulée.
Quel spectacle d’horreur ! ces cités, autrefois
Aimables par les arts, heureuses par les lois,
N’offrent de tous côtés à la vue interdite
Qu’un aride désert que la terreur habite.
Ariman sent déjà qu’il manque à son courroux
Un nouvel univers pour y lancer ses coups.
Entre les éléments sa voix suspend la guerre ;
Son ordre tout-puissant a repeuplé la terre ;
Et, trop sûr de trouver sous des cieux plus sereins
De nouveaux malheureux dans de nouveaux humains.
De la sphere ébranlée il raffermit la base.
Les époux prosternés aux autels d’Oromaze,
Quel dieu s’arme pour nous ? s’écrioit Elidor ;
L’univers est détruit, et nous vivons encor ;
Nous vivons, nous aimons ! Ô puissance céleste,
Tu me conserves tout, Netzanire me reste.
Tout entier à l’amour, dans ce palais de fleurs
Dont l’art et le plaisir ont mêlé les couleurs,