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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/82

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Oromaze est-il donc oublié sur la terre ?
Oui, reprend le vieillard ; l’injustice, la guerre,
Oppriment les humains. Tu vois sur les autel
Régner insolemment les plus grands criminels.
La vertu s’en exile. Il fut jadis un âge
Où le ciel avec joie en recevoit l’hommage.
Le prêtre est corrompu ; dans sa perversité
Il n’admet pour vertu que la crédulité ;
Il proscrit la justice ; et la fiere ignorance
Fait plier à son joug l’aveugle obéissance.
La sombre hypocrisie exige des humains,
Non le culte du cœur, mais l’offrande des mains.
Les dieux en l’épargnant deviennent ses complices,
Et l’autel chaque jour est souillé par ses vices.
Je t’eu ai dit assez ; crois-moi donc, il faut fuir
Les malheureux humains qu’on ne peut secourir.
Ô vieillard vertueux, puissiez-vous loin du monde
Oublier tous les maux dont Ariman l’inonde !
Il s’éloigne à ces mots, et retourne au séjour
Où l’amour inquiet attendoit son retour.
Ariman a vaincu ; la terre est son empire ;
Et je reviens, dit-il, ma chere Netzanire,
Oublier, si je puis, le spectacle effrayant
Des mortel : opprimés nous le joug d’Ariman.