Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au milieu des besoins dont le cri t’importune,
Dont Ariman a fait la pomme d’infortune,
Vois, du sein de la nuit, qui paroît s’épaissir,
Sortir le germe heureux d’un bonheur à venir ;
Vois ces besoins, moteurs de l’active industrie,
Des humains éclairés embellissant la vie,
Les arracher un jour à l’assoupissement
Où les ensevelit le pouvoir d’Arirnan.
Du jour des vérités je vois peindre l’aurore ;
Et, si de son midi ce jour est loin encore,
De l’auteur de vos maux les barbares projets
Ne pourront de ce jour suspendre les progrès.
Heureux sans doute alors autant qu’il le peut être
L’homme aura mérité de m’avoir pour seul maître.
Trop superbe Ariman, oui, ton regne est passé ;
Je vois déjà, je vois ton trône renversé.
Tu portois jusqu’aux cieux ton orgueilleuse tête :
Tremble ; mon œil sur toi voit fondre la tempête :
Privé de ton pouvoir, banni de l’univers,
Ce bras vengeur te suit jusqu’au fond des enfers.
Tu tombes dévoré les flammes du tonnerre ;
Le mal s’anéantit, le ciel est sur la terre.
Monarques, qui tenez dans vos puissantes mains
Les rênes de l’état et le sort des humains,