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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/85

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De votre autorité quelle sera la base ?
Complices d’Ariman, ou les fils d’Oromaze,
Vous pouvez, ou chéris, ou craints dans votre cour,
Régner par la terreur, ou régner par l’amour ;
Vous pouvez (ce récit a dû vous en instruire),
Par vos soins vigilants, étendre en votre empire
Le jour des vérités ou la nuit de l’erreur,
Et suspendre ou hâter le siecle du bonheur :
C’est à vous de choisir ce que vous voulez être,
Et lequel de ces dieux vous adoptez pour maître.
Ô toi dont le suffrage et les divins regards,
En enflammant l’artiste, eussent créé les arts ;
Toi qui sais, enchaînant les plaisirs sur tes traces,
Aux lauriers de Minerve unir les fleurs des Graces ;
Ô fille de Vénus, arbitre des talents ;
J’ai chanté le bonheur ; anime mes accents.
Tu peux tout : à ta voix, immortelle Aspasie,
L’amour seul donnera des ailes au génie.
Tu commandes au nom des plaisirs les plus doux :
Te plaire est le seul prix dont mon cœur soit jaloux.
Sexe charmant, c’est vous qui jadis sur la terre
Armiez pour les combats les enfants de la guerre :
Vous pouvez plus encor pour les fils d’Apollon ;
Vous donnez des plaisirs : la gloire est un vain nom.