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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/93

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Doit prêter à nos yeux une force nouvelle ?
Sait-il que, l’œil fixé vers la voûte éternelle,
Le pilote attentif à peine a dans les cieux
Pris la hauteur du pole avec ces nouveaux yeux,
Qu’en un plan plus correct je le verrai réduire
Et dessiner des mers le solitaire empire ?
La mort plus rarement nous atteint sur les eaux ;
L’homme aperçoit l’écueil recouvert par les flots.
Des lieux où le soleil commence sa carriere
Jusqu’aux climats obscurs où s’éteint sa lumiere
Le chemin est ouvert, l’océan habité.
Le timide nocher dans le port arrêté
Court affronter les vents assemblés sur sa tête.
Il a déjà doublé le cap de la tempête,
Et dépassé ces monts qui, le front dans les airs,
Semblent les fiers géants défenseurs de ces mers.
Le commerce a construit sur des côtes fertiles
Des comptoirs qui bientôt, magasins de nos villes,
Rendront communs à tous les arts et les présents
Partagés par le ciel aux peuples différents.
N’est-ce pas le commerce, à chaque peuple utile,
Qui nourrit le Batave en son marais stérile ?
Il fonda son empire ; il en reste l’appui :
La Hollande lui doit ce qu’elle est aujourd’hui ;