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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/150

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SECTION V, CHAP. III.

rêts de l’homme qui le rendent méchant ou bon, et que le seul moyen de former des citoyens vertueux, c’est de lier l’intérêt particulier à l’intérêt public.

Au reste, quel homme moins persuadé que M. Rousseau de la bonté originelle des caracteres ? Il dit, p. 179, t. I de l’Émile : « Tout homme qui ne connoît point la douleur ne connoît ni l’attendrissement de l’humanité ni la douceur de la commisération : son cœur n’est ému de rien ; il n’est point sociable : c’est un monstre avec ses semblables ». Il ajoute, p. 220, t. II, ibid. : « Rien, selon moi, de plus beau et de plus vrai que cette maxime, On ne plaint jamais dans autrui que les maux dont on ne se croit pas soi-même exemple ; et c’est pourquoi, ajoute-t-il, le prince est sans pitié pour ses