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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/158

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SECTION V, CHAP. IV.

Qu’on se rappelle le tableau d’un champ de bataille au moment qui suit la victoire, lorsque la plaine est encore jonchée de morts et de mourants ; lorsque l’avarice et la cupidité portent leurs regards avides sur les vêtements sanglants des victimes encore palpitantes du bien public ; lorsque, sans pitié pour des malheureux dont elles redoutent les souffrances, elles s’en approchent et les dépouillent.

Les larmes, le visage effrayent de l’angoisse, le cri aigu de la douleur, rien ne les touche ; aveugles aux pleurs de ces infortunés, elles sont sourdes à leurs gémissements.

Tel est l’homme aux champs de la victoire. Est-il plus humain sur les trônes d’orient (14) d’où il commande aux lois ? Quel usage y fait-il de sa puissance ? s’occupe-t-il de la félicité