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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/126

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L’ÉTÉ DU PAYSAGISTE.


paysagistes, un cordial échange de visites. Maîtres et disciples, — tour à tour juges et jugés, — font chacun leur profit à cette espèce d’école mutuelle où la sincérité est un devoir et la sévérité du dévouement. C’est le quart d’heure de Rabelais du flâneur, et ce moment est d’autant plus pénible pour celui-ci qu’il est obligé de se reconnaître insolvable.

Où il y a remords, on peut espérer du moins qu’il n’y aura pas rechute. Tant qu’il y a combat, il ne faut pas désespérer de la victoire. Mais il est un degré où la paresse n’a plus conscience d’elle-même et où toute lutte a cessé. Cette paresse-là est d’autant plus incurable qu’elle se complique souvent d’orgueil. On s’amnistie avec un paradoxe. — Produire ! allons donc, je cherche des formules !… Malheureusement la méditation qui n’est pas fécondée par le travail, — son frein et son aiguillon tout à la fois, — flotte dans ces régions vagues où nos facultés perdent vite tout ressort et toute élasticité. On passe alors dans les rêveurs de l’atelier, heureux quand les cénacles des brasseries daignent vous décerner la palme des méconnus.

Nous priions un jour un sujet de cette caté-