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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/127

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

gorie de nous montrer les travaux de sa « campagne ». Il détacha de la muraille un tableau qu’il nous présenta gravement.

C’était une toile, blanche encore aux deux tiers, où la ligne d’horizon d’un paysage imaginaire avait été déterminée au milieu de légers frottis figurant la zone inférieure du ciel et les arrière-plans des terrains. Quelques martelages informes, brossés d’un ton chaud et vigoureux, repoussaient l’œil du spectateur sur cette fameuse ligne d’horizon où l’auteur, à force de fixer son œuvre avec une persistance monomaniaque, était arrivé à découvrir de vertigineux ses immensités.

« Tu n’as pas fait que cela, sans doute ?

— Si, répondit simplement le pauvre halluciné avec une conviction touchante, — mais, vois comme c’est cherché ! ! »