Aller au contenu

Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ii

J’aime le langage du campagnard, plein de bonhomie et de malice. Comme il rachète par la saveur de l’expression son ignorance de la syntaxe, et qu’il y a loin de ces locutions rudes et franches à l’idiome goguenard des faubourgs, ou aux perversions de l’argot !

Que de fois, en brossant allègrement ma toile, ai-je pris plaisir aux menus propos des paysans qui s’en vont à leurs travaux ! La pluie et le beau temps sont, il est vrai, le thème habituel de ces conversations en plein air. Mais la pluie et le beau temps, c’est le souci constant, l’intérêt capital du paysan ; c’est sa vie, son pain, sa fortune ou sa ruine. Que de personnes d’ailleurs, parmi celles qui prétendent à la dis-