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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/153

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.


naturellement à l’atmosphère du paysage et se trouve, avec tout ce qui l’entoure, dans un rapport exact de dépendance et de soumission ; mais si elle a été vue et peinte séparément, les lois de ces rapports sont inévitablement faussées. Au lieu de faire circuler la vie dans votre paysage, il suffit quelquefois d’une quille maladroite pour en détruire l’impression.

Heureux le peintre doué d’un œil assez juste et d’une main assez preste pour saisir au passage, — au vol, dirais-je, — et sans qu’elle s’en doute, la figure que le hasard lui envoie ! Celle-là seule aura la vie et le mouvement, et le coup de lumière, ferme et noyé tout à la fois, qui vibre précisément parce qu’il n’est pas cherché. Quand le paysan sait qu’il pose, il perd aussitôt son allure naturelle et se pétrifie. Si vous priez une villageoise de rester en place pendant quelques instants, elle s’y prêtera volontiers, non sans minauder des scènes de coquetterie du genre de celle-ci :

« Avec ça que j’ sons belle ! Ça fera un biau portrait ! »

Vous essayez de la rassurer.

« Peut-être ben aussi qu’ vous allez me montrer dans queuque boutique eud’ Paris. En v’là