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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/165

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

crures bizarres, et montre, de place en place, ses escarpements sablonneux. Comme il donne son accent à ce joli motif ! Le tronc d’un noyer abattu semblait placé là fort à propos pour me servir de siège. — Décidément, pensai-je, ce serait folie d’aller plus loin ; je m’installe ici. Mais que me veut ce paysan qui se blottit derrière ce saule et paraît m’espionner ? Je dispose néanmoins mon attirail, je plante mon chevalet.

— Tiens ! mon gaillard quitte son embuscade ; il vient à moi…

« Je vous regardions d’y-là, me dit-il, parce que je voulions point vous gêner.

— N’ayez pas peur ; je suis fait à cela.

— C’est ce que j’m’ons dit quand j’ons vu qo’ous travaillez dans les ponté-chaussées… Mais auparavant, ma fine, en vous voyant débucher si subtilement dans le rû, dame ! que j’me disions : l’endroit est bien choisi tout de même ; y passe jamais personne par ici ; — peut-ête que ce monsieur-là attend queuqu’un ; — vous m’entendez ben… il ne manque pas de jeunesses de bonne volonté au pays. .................. »

Des rendez-vous ! Il y a beau temps que je n’en donne plus qu’à cette belle capricieuse