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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/173

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

la flèche de son village qui émerge de l’arrière-plan. Il vous répétera vingt fois qu’ « elle a bel et bien dix toises de haut ».

En ai-je entendu de ces réflexions saugrenues, de ces appréciations grotesques ! J’écoute tout cela avec l’imperturbable sérieux de l’homme qui sait combien il est vain de disputer dès goûts et des couleurs.

Il y a aussi le particulier qui accroche indifféremment un tableau dans le sens de la longueur ou de la hauteur, sans souci du sujet, selon les besoins, supérieurs, à ses yeux, de la symétrie. Si, croyant à une erreur, vous essayez une observation, il vous répondra le plus innocemment du monde, en vous montrant un autre cadre, de dimensions semblables, placé en regard :

« C’est pour faire pendant… »

Ces bonnes gens ne conçoivent les œuvres d’art que par paires, comme les flambeaux et les potiches.