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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/18

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L’ÉTÉ DU PAYSAGISTE.

lit, sa soupe et ses chefs-d’œuvre… sous l’œil un peu trop vigilant de la maréchaussée, à laquelle il faut toujours être en mesure d’exhiber des papiers autres que le bristol ou le grand colombier. D’autres encore, les propriétaires, les rangés, les paysagistes mariés, — la propriété et la famille se tiennent comme les anneaux d’une chaîne, — s’en vont ouvrir tout grands au soleil les volets verts de leur maisonnette habillée de vignes vierges et de clématites.

Le paysagiste qui appartient à cette catégorie combine plus ou moins heureusement les soins du potager et les exigences de l’art. Il alterne le maniement de la brosse et du sécateur. En même temps qu’il étudie la nature dans ses grands spectacles extérieurs, il l’apprécie jusque dans ses avantages de l’ordre le plus positif, et il trouve dans cette double initiation un double élément de joies pures et saines.

Il en est enfin qui craindraient que les attaches de la propriété, en bornant insensiblement leur horizon, ne coupassent un peu l’aile à leur fantaisie et ne leur ôtassent ces chances de rajeunissements imprévus qui sont comme la bonne fortune des artistes voyageurs. Ceux--