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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/187

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

cette théorie est trop commode à la paresse. On veut jouer les variations avant de savoir ses notes, et les sujets qui commencent par où on devrait finir ont vite donné toutes leurs fleurettes. Ils restent en chemin, jeunes encore et déjà vidés, orgueilleux et amers, sans avoir le gagne-pain du métier pour conjurer la misère.

D’autres, athlètes plus robustes, croient que l’art est une affaire de volonté et se jurent de dompter quand même les résistances de leur nature à force d’obstination, de courage et de persévérance. À quarante ans, ils suivent toutes sortes de cours, s’infusent quantité de connaissances « à côté », dessinent, le soir, des académies d’après le modèle, etc., etc.

« Si je croyais, me disait un de ces vétérans, tirer quelque profit pour mon art de l’algèbre et des mathématiques, j’apprendrais les mathématiques et l’algèbre. »

Rien de plus respectable que de tels efforts. Mais dans la série des peintres, ce dernier type représentera le bœuf ; — le bœuf dont le nom seul forme, avec le mot « idéal », la plus violente des antithèses !

Tandis que, le jarret nerveux, les naseaux fumants, le bœuf creuse péniblement un sillon