Aller au contenu

Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
IMPRESSIONS ET SOUVENIRS.

— Eh ! le Pivoteux ? (il gratifiait de sobriquets tous les gens du hameau) viens donc ici un peu voir ; tiens ! regarde ! V’la ma cambuse...

— C’est un beau travail tout de même, répondait l’homme interpellé.

Puis, de propos en propos, le père Lemballe arrivait à me demander des nouvelles du malade :

— Grinchard, comment qu’y va ?

— Il est bien malade, répondais-je.

— Ah !

— Et Grinchard, demandait-il un autre jour, va-t-il du bon ou du mauvais côté ?

— Il est au plus bas.

— Ah !

Et le père Lemballe se gardait bien de formuler la moindre opinion sur le compte du patient. Il me connaissait peu ; nous n’avions pas encore « voité » ensemble. Ma profession de peintre lui inspirait très-probablement une certaine défiance, bien qu’à cette époque aucun de nous n’ait encore déboulonné quoique ce soit. Quelques désespérées que fussent les nouvelles que je lui rapportais du village, je n’obtenais toujours que le sempiternel monosyllabe : Ah !