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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/230

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xxiii

Le père Robinet, — un nom prédestiné, celui-là, — me fit goûter un jour un certain râpé de cerises, que j’avalai héroïquement d’un trait, non sans fermer un peu les yeux, comme on fait d’une médecine qu’on redoute. Il me fallut, je vous jure, un sentiment prononcé des civilités pour ne pas accompagner cette ingurgitation d’une horrible grimace.

Une politesse en vaut une autre. A quelque temps de là je vis le père Robinet passer sous ma fenêtre et je l’engageai à entrer. Il fit le tour de mon jardin en connaisseur ; mais ce qui le charma par-dessus tout, ce fut mon labyrinthe ombreux et touffu, d’où l’œil s’égare au loin sur la vallée.