Aller au contenu

Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
IMPRESSIONS ET SOUVENIRS.

de ces peintres dont les exigences, en fait de compliments, mettent littéralement à la torture le visiteur à bout d’hyperboles :

« Je ne suis pas comme ça, dit un de nous, je n’ai pas de ces amours-propres ridicules, je suis bon enfant, on peut dire tout ce que l’on veut devant mes tableaux et même ne rien dire du tout… »

Je le crois pardieu bien ! Il se tient en si haute estime et professe en même temps un mépris si carré de tout ce qui n’est pas lui, qu’il confond dans un égal dédain les compliments et les critiques, et les trouve toujours, les uns comme les autres, inintelligents et appliqués à contre sens.

« Quels crétins ! » s’écrie-t-il aussitôt qu’il a fermé la porte de l’atelier sur le dos de ses visiteurs.

— Eh bien, à la bonne heure, disent ceux-ci en descendant l’escalier ; au moins, en voilà un qui n’est pas comme les autres… il est modeste… »