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IMPRESSIONS ET SOUVENIRS.

dans le miel de vos éloges. Le peintre vous arrêtera aussitôt, en vous déclarant d’un ton grave et péremptoire que : Cela est voulu !…

Si les défauts eux-mêmes sont voulus, pensez-vous, il n’y a plus rien à dire et tout est pour le mieux.

C’est assurément le droit du peintre de défendre et d’expliquer son œuvre ; et c’est le devoir de l’amateur de se rendre compte de la pensée et des intentions de l’artiste avant de juger. Nous pouvons nous laisser surprendre et influencer, devant une œuvre d’un sentiment nouveau, par nos habitudes d’école, par les routines de notre œil, par notre goût personnel, et contester ou dédaigner des efforts qu’un examen plus attentif nous oblige à estimer. Encore ne faut-il pas que l’artiste abuse du « c’est voulu », qui ne prouve absolument rien et rompt discourtoisement la discussion.