aura soudainement tiré de l’obscurité. Il paiera
cher ce funeste coup de fortune. Le public se
servira du peintre contre le peintre ; on lui opposera
toujours cette œuvre-type, ce premier
et fatal succès qui fait aujourd’hui son supplice.
On le tuera à coup d’admirations rétrospectives.
La société, avons-nous dit, vous met d’assez bonne grâce le pied à l’étrier ; mais elle se croit aussitôt quitte avec vous et crie bientôt à l’exigence si vous avez encore besoin d’elle. Avec une bourse à un lycée, la société fait un médecin, un avocat, dont elle n’a plus à s’occuper. L’artiste lui, est un être à part qui a, toute sa vie, besoin d’une protection maternelle et délicate. Aussi, quelle que soit la bonne entente au début, il arrive nécessairement un jour où l’artiste et la société s’éloignent l’un de l’autre, comme de vieux amants désabusés, en se jetant mutuellement le reproche d’ingratitude.
Il existe encore entre l’artiste et le groupe