passionné, excessif, mais toujours sincère, tenant en même temps, comme nous l'avons dit, de la femme nerveuse et de l'enfant gâté, il déroute absolument les idées de ceux qui n'ont pas le sens de ces natures étranges et nous fait aimer jusqu'à ses défauts, parce qu'ils ne sont pas les défauts de tout le monde.
La société a peine à comprendre qu'elle ne doit pas appliquer à ces êtres exceptionnels le critérium moral avec lequel elle juge le reste des hommes, et qu'il faille traiter avec des indulgences spéciales et des complaisances particulières ces inclassés glorieux qui sont le luxe d'une civilisation.
En bonne comptable qu'elle est, la société croit avoir encore d'autres raisons de persévérer dans ses préventions à l'égard des artistes ; elle est souvent loin de rentrer dans les avances qu'elle fait pour encourager les jeunes vocations artistiques.
Pour un artiste qui la paie de ses sacrifices, il en est vingt qui lui font faillite. Pourquoi ne
