glisse dans le cabinet des grands travailleurs
pour rasséréner leur cerveau fatigué et récréer
la vue de l’homme enfermé des villes. » Mais
c’est sans préméditation utilitaire que ce doux
chanteur de bucoliques procure de fraîches
sensations aux déshérités de l’air et du soleil.
Son œuvre a le charme comme la fleur a le
parfum. Le Paysagiste remplit implicitement
son but social, tout en restant dans le domaine
de l’art pur ; et plus heureux que le peintre
d’histoire, il sait bien se soustraire aux décevantes
chimères de la peinture-idée.
On ne saurait trop le répéter d’ailleurs ; la mission morale de l’artiste ne consiste pas dans un enseignement positif. C’est affaire à l’écrivain, au philosophe. L’art, moralisateur de son essence, ne saurait se faire moraliste, sans s’éloigner des conditions de la plastique. Il prédispose au bien, — par le beau — mais sans démonstration directe et positive. Le beau est donc tout à la fois son but et sa leçon.
Si l’art ne doit pas être une thèse morale, à combien plus forte raison doit-il s’abstenir de se faire le courtier d’une thèse politique ou sociale. L’artiste qui se laisse dominer par ses opinions ne voit plus dans l’art qu’un moyen de