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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

sensations, et toujours quelque reflet de la flamme sacrée éclairera son œuvre, si imparfaite soit-elle.

Cependant les chiens de garde, dont le flair perçoit la présence d’un inconnu dans le rayon de la ferme, viennent en commander la porte dans une attitude menaçante, et saluent l’artiste d’aboiements furieux suivis de grondements prolongés. Des commères montrent leur tête effarée, de place en place, au seuil des maisons, avec une curiosité mêlée de défiance. Quelques-unes viennent se grouper au milieu du chemin pour échanger leurs commentaires et surveiller plus longtemps l’étranger.

« Qué qu’ c’est que ce traînard-là ? se demandent-elles tout alarmées.

— Ne me parlez pas de tous ces rôdeux-là, mère Mayou ! vous ferez ben de fermer vot’ porte à clef avant d’aller au champ…

— Quiens ! el v’là qu’y tourne du côté de la fermé des grands Balleaux…

— Feu défunt ma mère disait toujours, la pauvre femme : Passants qui roulent, incendies qui couvent… »

Il faut convenir que les singulières allures